Les Bangas

  S’il est un mot qui symbolise à lui seul le patrimoine culturel de Mayotte, c’est bien celui de banga ! Cette petite case est un véritable cocon pour de futurs hommes, un lieu de métamorphose, du petit enfant naïf et célibataire à l’homme marié, au statut différent, ayant accompli avec succès, son passage vers une autre classe d’âge.

  Le terme de banga désigne une petite case, généralement d’une seule pièce. Le banga représente, pour tout jeune garçon, un rite ancestral de passage de l’enfance à l’âge adulte. Il pétrit alors de ses mains le futur cocon de métamorphose dans lequel il va grandir. Sans cuisine ni douche, l’adolescent reste dépendant de ses parents pour prendre ses repas et se laver. Mais il développe son autonomie et le sens des responsabilités, grâce à la liberté qui lui est accordée. C’est également lorsque la famille est  composée de garçons et de filles que le banga a son importance, car les garçons développent leur intimité à l’écart des filles de la famille.

  Au commencement, il faut planter des bâtons droits dans le sol. L’armature en bambou permet de consolider le tout. Les murs sont remplis de torchis, un mélange de terre, de paille et d’eau. Puis le toit est recouvert de palmes de coco tressées. De nos jours, les palmes ont été remplacées par de la tôle ondulée. Une fois l’opération terminée, il ne reste plus qu’à offrir un bon vule (repas local) aux amis et à s’installer à l’intérieur.

  L’aménagement intérieur est capital, car un jeune peut y loger dix voire vingt ans ! Le plus souvent, le jeune homme habite et fabrique plusieurs bangas au cours de sa jeunesse. Il fera alors tout pour attirer les filles dans son banga. C’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi “piège à fille”. Au préalable, l’intérieur a été pensé “fille”. Des fleurs colorées sont posées sur une table, des parfums sont à proximité, des lamba colorés tapissent les murs...

Tous les jeunes sont unanimes : la vie en banga est agréable, représente l’accès à l’autonomie et permet pleinement de profiter de l’adolescence et de sa jeunesse. Leur joie est palpable car la vie est belle en banga, avec de la musique, du sport, des copains et copines et même de plus en plus de loisirs comme le téléphone portable, la télé, les clips vidéo, les bons films. “ Le bonheur est dans le banga ”, pas dans le pré !

 

(Commentaires pris sur le site du comité départementale de Mayotte et rédigé par Bruno de Villeneuve)

 

  Voici les premières photos des bangas que nous avons vu, et que nous enrichirons au fur et à mesure, malgré que ceux-ci soient en voie de disparition, le parpaing prenant de plus en plus de place...

 

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Près de Bouéni.

 

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A Tzoundzou...

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